mercredi 17 février 2010

-> ANALYSE DU MARCHÉ DE LA PRESSE

L'Argus de la presse, spécialiste de la veille et des études médias, analyse le dynamisme de la presse en France, au regard des lancements de publications et des fins de parutions constatés entre 2008 et 2009.

La mesure des recettes publicitaires constitue un indicateur indéniable pour mesurer la bonne santé d'un média. Toutefois, à L'Argus de la presse, nous avons souhaité analyser le nombre d'apparitions de publications dans les kiosques, mais également, le nombre de disparitions, afin d'évaluer l'activité du marché. De manière indiscutable, les difficultés rencontrées dès 2008 par les acteurs de la presse ont eu un effet néfaste sur leur capacité à investir dans de nouveaux projets. A cela s'ajoute, le volume important des disparitions, qui démontre combien le marché de la presse est extrêmement sensible par rapport au contexte économique souligne Leila Berrached, Chargée de l'expertise média de l'Argus de la presse. 2009, une année timide2008 a été une année trompeuse pour le marché de la presse. En effet, le contexte laissait présager un bel avenir pour le marché avec notamment le lancement de plusieurs quotidiens sportifs, les états généraux ou encore les résultats de l'étude Outlook for Magazine Publishing in the Digital age (1)qui annonçait qu'au cours des 5 prochaines années, le secteur de la presse magazine dans le monde devrait connaître un taux de croissance annuel de 3,5 % sur la période 2008-2012.

Force est de constater que l'année 2009 va vite contrecarer ces perspectives. Au cours du 1er semestre 2009, la baisse du nombre de lancements de titres se poursuit mais est moins intensive avec seulement 45 publications, tandis que le ratio entre le nombre de publications lancées et celui cessées restent positif avec 138 lancements contre 57 disparitions.

Malgré un fort démarrage dû au dynamisme insuffler par les Etats généraux et un nombre sans précédent de nouvelles formules, cela ne suffit pas à rassurer les acteurs de la presse comme Mondadori avec Grazia ou Lafont avec Le Foot, qui décident de geler l'ensemble de leurs projets.
D'ailleurs, les plans sociaux secouent les groupes de presse comme Motor Presse, Wolters Kluwers, Mondadori France, Marie Claire, Moniteur, Bayard Presse, groupe Tests.
L'arrivée de Grazia fin août redonne enfin l'espoir aux éditeurs, voire même aux médias presse. En effet, le second semestre 2009 connaît une légère reprise de 21% du nombre de publications lancées et les annonces de lancement reprennent de plus belle, à l'instar de Envy de Marie Claire ou de Be de Lagardère. Une embellie, vite oubliée, car au même instant, la disparition de titres qui s'était ralenti au premier semestre 2009, connaît un élan de 30%.

A la fin 2009, les indicateurs sont contrastés, le ratio entre les lancements et les disparitions reste positif à 94 publications et le nombre de diparitions est deux fois moins important que celui constaté fin 2008. Toutefois, les nombreuses cessations de titres comme DS Magazine (Groupe Ayache), Vivre Plus (Bayard Presse), Lyon Mag (LM Développement), Maximal (1633)etc., et le mouvement de concentration constaté au sein des groupes (Mondadori) illustrent les sacrifices qu'il a été nécessaire de faire pour affronter l'année.

L'année 2009 s'est achevée par un volume de lancements de 175 publications qui ne parvient pas à rivaliser avec ceux de la fin du second semestre 2008 où l'on atteignait 183. Les perspectives sont encore difficiles pour le secteur, en ce début 2010.

Sources : DOCNEWS ; (1) Outlook for Magazine Publishing in the Digital Age, le Futur immédiat, La presse magazine à l'ère digitale : Bilan etperspectives - Source : PwC E&M Outlook 2008-2012

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